Another review of the Concert performed by Chopin on April 26, 1841.
("Écho de la Littérature et des Beaux-Arts dans les Deux Mondes, April 1841, col. 195)

CONCERTS.

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Peu de concerts ont offert autant de charme et d'attraits que celui qu'a donné M. Chopin dans les brillants salons de M. Pleyel. Chopin est un exécutant privilégié, un pianiste à part. Il a fait pour le piano ce que Schubert a fait pour la voix. Le talent du virtuose français a exactement le même caractère que celui du compositeur allemand. C'est la même simplicité, le même dédain des formes prétentieuses, la même fraîcheur de mélodies. Ce sont aussi les mêmes aspirations vers l'idéal, le même enthousiasme poétique, la même exaltation religieuse comme celle de Schubert. L'imagination de Chopin est tendre, rêveuse, mélancolique, et pourtant quand elle veut peindre les angoisses, le délire des passions, elle a parfois des accents d'une singulière énergie ; sous les doigts intelligents de l'habile virtuose, toutes les émotions de l'âme prennent une expression tour à tour gracieuse et sublime.
L'andante et le scherzo qu'il a exécuté dans son concert sont deux morceaux d'un beau style, d'une élégante simplicité, pleins de verve et d'entrain ; mais ce qui a surtout excité de vifs applaudissements, ce sont une ballade, une mazurke [sic !] et une polonaise qui ont terminé la soirée. Ces compositions sont vraiment trois chefs-d'œuvre de grâce, de fraîcheur de coloris, et feront longtemps les délices des salons. - L'admirable exécution de l'artiste a soulevé à plusieurs reprises des murmures d'admiration parmi l'auditoire d'élite rassemblé dans les salons de M. Pleyel. Cette ovation était méritée, il est ci rare aujourd'hui de trouver un exécutant animé d'un vif sentiment poétique, d'une passion vraie, et qui cherche ses succès en dehors des effets ambitieux et des expédients mesquins d'un charlatanisme vulgaire.
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C.V.

CONCERTS.

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Few concerts have offered as much charm and attraction as the one Mr. Chopin gave in the brilliant salons of Mr. Pleyel. Chopin is a privileged performer, a pianist apart. He did for the piano what Schubert did for the voice. The French virtuoso's talent has got exactly the same character as that of the German composer. There is the same simplicity, the same disdain for pretentious forms, the same melodic freshness. There is, too, the same aspiration for the ideal, the same poetic enthusiasm, the same religious fervour as that of Schubert. Chopin's imagination is soft, dreamy, melancholy, and yet, when it is necessary to paint the anguish, the frenzy of passions, sometimes you can hear accents of singular energy. Under the intelligent fingers of the skilled virtuoso all the impulses of the soul take an expression from time to time graceful and sublime.
The Andante and the Scherzo he performed are two pieces of a beautiful style, of an elegant simplicity, full of verve and taste, but the pieces which especially excited intense applauses, are a Ballad, a Mazurka and a Polonaise that ended the evening. These compositions are really three masterpieces of grace and fresh colours, and they will long delight the salons' audiences. — The admirable performance of the artist repeatedly raised murmurs of admiration among the high-class audience gathered in the salons of Mr. Pleyel. The ovation was deserved. It is quite uncommon today to find a performer with a keen poetic feeling and ardent passion, and who looks for his success outside ambitious effects and petty tricks of vulgar charlatanism.
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C.V.

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